Une semaine à la Nouvelle Orléans

Ville festive, La Nouvelle Orléans est un bon endroit pour célébrer son anniversaire avec une copine. Pour une semaine, nous avons prévu de profiter de la ville, de faire une virée en pays cajun, et de visiter quelque plantation.

Touriste à La Nouvelle Orléans

La partie touristique de la ville est au nord d’une boucle du Mississipi, de part et d’autre de Canal Street, elle même centrée sur ses fameux tramways. 

On va de l’aéroport à canal street avec le bus 202 ou E1 qui se prennent au 2e étage de l’aéroport. Le voyage simple coûte 1,25 dollars, le ticket 24 heures pour toute la ville 3 dollars. c’est vous qui voyez.

Le carré français, d’architecture espagnole, est à la hauteur de sa réputation, tout à fait charmant, photogénique, festif. On y trouve plein d’endroits pitoresques pour le brunch. Le marché est une succession de stands de souvenirs fabriqués en Chine, mais au prix américain (peut-on commander ses souvenirs au meilleur prix sur internet, pour les faire livrer directement au destinataire?)

La nuit, Bourbon Street, et plus loin à Marigny Frenchman Street, sont de vastes fiestas, on peut entrer écouter de la bonne musique et se trémousser sans chichi partout. On a soif bien avant d’être invitée à commander. Les vendeurs à la sauvette, joueurs d’échec, enfants percussionnistes, et diseuses de bonne aventure ajoutent au spectacle de la rue. Il faut en profiter au maximum.

Les sans-domicile, psychotiques et toxicomanes qui hantent la ville jour et nuit semblent tenus à l’écart dans les rues voisines; ils ne donnent pas envie de s’éloigner de la lumière des dance floors.

Les rives du Mississipi ne sont aménagées pour la promenade que sur quelques centaines de mètres, du marché français à un centre commercial. Le Mississipi a l’air d’un bon gros pèpère boueux, mais il faut s’en méfier. De là on peut réserver, très en avance, car c’est toujours complet, une croisière sur un ex-bateau à vapeur. Pour 95 dollars, l’accueil est charmant, la nourriture médiocre, les musiciens sans entrain, et les rives du fleuve industrialisées. Mais la sky-line avec la ville et le pont à la nuit tombée, dans un vent tiède au mois de mars, est mémorable et romantique -sous réserve d’être avec la bonne personne. 

Sky line de NOLA

J’ai pieusement commencé ma nouvelle année avec une messe (gospel) à l’église Sainte Augustine. En raison de l’ouragan Ida, particulièrement dévastateur il y a deux ans, l’église était fermée et la cérémonie avait lieu dans la salle paroissiale. Malgré la grande proportion de touristes dans l’assistance, l’atmosphère était authentique et recueillie. De vrais fidèles chantaient sans intention de faire le spectacle, le prêche sur la tolérance était édifiant.

Le Musée  Mona m’a déçue: à part la collection d’art africain qui est extraordinaire en variété et beauté des pièces, j’ai trouvé un assemblage hétéroclite de collections.

On aurait dit le Musée des Confluences de Lyon, tiens. Le parc entre la fin de ligne de tram et en direction du lac Ponchartrain, sans toutefois faire la jonction avec les rives, est très agréable. Les chênes sont spectaculaires.

Au musée des enfants on peut manger relativement sain sur une terrasse au bord de l’eau. Et observer médusées des petits enfants américains de deux-trois ans faire leur diversification alimentaire. Ils passent directement du biberon au hamburger, avec l’aide bienveillante de leurs parents, parce que c’est difficile avec des petites mains et une petite bouche. Heureusement, le bon jus d’orange industriel aide à faire passer.

L’hébergement est très onéreux, de l’ordre de 150 dollars la nuit, Le prix décroit quand on s’éloigne du Mississipi, avec un minimum au niveau du quartier Treme. Dans le centre, il n’y a qu’en dortoir qu’on passe sous les 150 dollars la nuit. Mais on voit apparaitre de grosses promotions de dernière minute sur les logements vacants: pour les joueurs, c’est à tenter. Manger est très cher aussi, même en périphérie, avec des petits déjeuners simples boisson-truc à manger à plus de 10 dollars, et des plats de base autour de 15. Investir pour prendre le petit déjeuner « à la maison »  prend tout son sens.

Habiter chez des cajuns à Houma

Pour aller de NOLA à Houma sans voiture, il y a des bus greyhound (à 6h30 et à 7h du matin seulement, merci les vacances…) et un train pour Schriver. C’est ce qu’on a fait. A Schriver, il n’y a pas de gare, on est déposées sur un parking au milieu de nulle part. On s’est précipitées sur une dame qui venait de déposer sa fille au train. Ici, rendre service ça n’existe pas, le lift a été payant.

Les cajuns sont des descendants de populations françaises canadiennes re-déportées en France lors de la session . Ils sont revenus s’installer dans les marais inhospitalier de la Louisianne. Ils sont réputés pour être des membres pitoresques et attachants de la communauté francophone. Les soeurs vraies jumelles Audrey et Maudrey ont été ces cinquante dernières années les fédératrices fameuses des familles accueillant des touristes, jusqu’à 1000 par an. Maudrey est décédée, Audrey actuellement a 84 ans et s’évertue à maintenir son business. Mais les plus jeunes semblent moins enthousiastes. Après de nombreuses années d’interdiction de l’enseignement du français, ils ne le parlent pas. Reste la culture de la cuisine maison, une exception aux Etats Unis.

Audrey et Maudrey , ambassadrices de la culture Cajun.

Audrey est un numéro, matriarche issue d’une dynastie de cajuns prolifiques : avec 10 enfants par couple, ils sont actuellement 500 membres dans sa famille. 

Cornaquées par Audrey, nous avons passé deux nuits en immersion chez une de ses nièces, mère courage un peu déjantée, à Houma. On a partagé ses gros problèmes: un mari gravement malade à la maison. Les difficultés financières: la succession du covid et de Ida ont mis les personnes vivant du tourisme en grande difficulté. L’argent est au centre de la relation, ce qui est dommage. On a aussi vu la solidarité familiale, l’envie de tout partager. On a cuisiné ensemble, on est reparties avec le les recettes de la grand-mère.

Houma est une ville fantome, avec de grandes rues / routes fréquentées seulement par des voitures, des commerces difficiles à identifier dans des bâtiments défraichis. Pas de piéton, pas de vélo. L’ensemble n’évocant en aucun cas un village.

Vicky nous a emmenées à Cocodrie. Nous somme surtout montées au belvédère du centre d’études aquatiques qui domine les lagunes. Le port ne peut pas être qualifié de joli, encore moins de pitoresque.

Petite navigation sur le bayou. 

Le paysage aquatique est étonnant. Mais pour la faune, ce fut une belle déception. De rares alligators qui répondent à la voix pour récupérer leur bout de poulet. Très peu d’oiseaux, pas un poisson, pas d’insecte. Quand on nous dit qu’on a tué tous les animaux, je le vérifie chaque fois que je mets le nez hors de la ville.

Ayant toute confiance en notre amie Audrey qui s’est chargée de la réservation, nous avons payé 40 dollars au lieu des 25 annoncés dans le guide du routard…

Les plantations.


Deux solutions: louer une voiture, ou un excursion. La location de voiture coûte autour de 100 dollars (on est allées chez Enterprise, canal street), l’excursion pour une personne, une plantation c’est 70 dollars, les comptes sont vite faits.

Conclusions

Des vacances très onéreuses, mais aussi très dépaysantes. 

Si on vient pour danser tous les soirs c’est idéal. 

Pour visiter alentour sans perdre de temps, la location de voiture est impérative.

Le Guide du Routard de la Louisianne ne nous a pas paru bien à jour. Le filon de Audrey et Maudrey s’épuise. Tout est 50% plus cher qu’annoncé.

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