Lumbini , Népal

J’ai visité Lumbini (Népal) pour vous. En 1967 il est décidé de créer la Mecque du bouddhisme à Lumbini, ville de naissance de Bouddha Siddartha Gautama.

A partir du site historique de Lumbini, vrai lieu de la naissance de Bouddha, que je me réserve pour demain (le meilleur pour la fin ?), je rejoins un canal pharaonique de un kilomètre, orienté nord-sud. On peut le suivre à pied, mais la « promenade » le long du canal constitue entre les ponts d’interminables no mans lands peuplés de singes et d’ados patibulaires.

Prendre un bateau gagne du temps mais ne permet pas d’accéder aux temples de la zone « occidentale ». La notion d’oriental et occidental est une orientation par rapport au canal, pas une indication sur les nations représentées.

Dans la zone ouest/ occidentale, c’est à peu près rangé, à quelques travaux de terrassement près. C’est globalement très moche, constructions prétentieuses récentes qui ont du faire se retourner les molécules de bouddha dans ses ré-incarnations. Seul le temple népalais, de style newar, est sobre et élégant.

Sur la berge orientale, les  temples donnent sur un de ces terrains vagues poussiéreux dont l’Asie a le secret : couvert de déchets divers, conducteurs de mobylettes, tuc-tucs, marchands de boissons frelatées et de glaces douteuses. En désespoir de cause certainement, le guide du routard recommande une buvette juste bonne à abriter des poules.

Une bonne après midi de marche que, sans la touffeur tropicale, j’aurais menée rapidement. Mais il fait chaud, je n’ai plus d’eau, je retourne lentement le long de l’interminable canal en me demandant si les trois ados à vélo qui me tournent autour vont finir par me sauter dessus ou non. Non.

Le soleil décline, il fait meilleur. Les mamans singe font les poubelles avec le petit dernier, pendant que les ainés bricolent les vélos laissés sans surveillance. Les nénuphars violets s’épanouissent. Après une dernière photo de groupe, les familles quittent le site. Des enfants mendiants faméliques mettent les bouchées doubles pour gagner leur dîner. Des processions de pèlerins tout de blanc vêtus se hâtent vers le monastère principal pour la prière du soir. 

C’était une bonne journée. 

J’achète vite mon billet de car pour Katmandou après-demain, de peur de rester coincée ici un jour de trop.

Le deuxième jour, direction les jardins sacrés. J’ai la bonne idée de passer par l’accès Est, qui traverse un jardin paisible et donne accès à un temple en activité. Un moine me lace religieusement le poignet d’une jolie ficelle, quelle naïve je suis, c’est payant.

Je rachète d’entrée sur le site, car nouveau jour, nouveau droit d’entrée. Je quitte mes chaussures dans l’abri consacré, zappe le lavage rituel des pieds, passe les contrôles où absolument tout le monde bipe devant des vigiles somnolents. Petite attente devant le temple de Mayavedi, vaste édifice blanc qui protège des fondations en brique, l’empreinte de bouddha et une sculpture qui a bien mal vieilli. La circomvolution est blindée, la chaleur étouffante et c’est dans l’allégresse et les cris de joie que la populace se retrouve à l’air libre dans le jardin. Là, circuit imposé bordé de briques, vieux arbres décorés de drapeaux. A leur ombre je pourrais me trouver bien et même sortir l’aquarelle, si je n’étais pas sollicitée toutes les 5mn pour des selfies. J’ai accepté une fois, je n’en voyais pas la fin. Après j’ai dit non, et on s’est quittés bien mécontents les uns des autres.

Il y a un bassin sacré d’eau sâle où tout le monde trempe les mains, une petite colonne qui atteste d’après les spécialistes que nous sommes bien au lieu de naissance de bouddha –encore heureux. Et voilà. 

Prise de scrupules, je reviens au coucher du soleil, les touristes se sont retirés, je prends des photos au milieu des drapeaux de prière. les pèlerins assis en tailleur écoutent le prêche d’un moine, les macaques prennent leurs aises.

Ça sent l’encens, on prie et plasmodie, la lumière est douce et le vent tiède agite les drapeaux. Je suis réconciliée.

Vous venez d’éviter un long et pénible détour dans votre périple au Népal, ne me remerciez pas.

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