Frugalité en cuisine

Faire des économies en cuisine devient une nécessité pour la plupart d’entre nous. L’alimentation est un gros poste de dépense, qui pèse de plus en plus lourd pour notre porte monnaie. De plus, nos habitudes d’achat ont des conséquences sur notre santé et sur celle de la planète. 

1. Pas d’achat d’objet pour se motiver

Le danger des démarches minimalistes, c’est qu’elles encouragent à s’entourer de choses belles et aimables. La démarche du zéro déchet, elle, recommande de se procurer des choses durables. Ces modes sont récupérées pour nous faire acheter plein de nouveaux objets pas absolument indispensables. Et la tentation est grande, d’investir histoire de marquer le coup et de se motiver. Le zéro déchet, la frugalité, le zen, c’est avant tout de se libérer des objets. Ce n’est pas de poser toutes ses vieilles affaires chez Emmaus, pour ensuite dépenser plein de sous pour les remplacer par des options « mieux ».

Ce qui veut dire qu’on n’achète pas de bocaux trop beaux avec des couvercles en bambou: on recycle les bocaux des conserves du commerce. 

On n’achète pas de sac à vrac, on ne coud pas de sac, on réutilise presque indéfiniment une poignée de sacs en papier craft proposés en magasin, ils n’ont pas l’air comme ça, mais ils sont increvables.

2. Les courses alimentaires pour faire des économies

  • Manger pour vivre et non vivre pour manger.

Il peut être utile de commencer par remettre l’alimentation à sa place.  Déjà, prendre du recul face aux référenciels qui nous sont proposés: publicités si vous regardez la télé, prospectus si vous n’avez pas de stop pub, affichages ventant la restauration rapide…. Nous avons besoin pour vivre de céréales et de graines, d’huile végétale de qualité, et de fruits et légumes. Les régimes japonais et méditerranéens pauvres en viande et en produits laitiers font des centenaires. La restriction calorique allonge l’espérance de vie des animaux en laboratoire. Pour les fruits et légumes, cinq portions par jour, à mon avis, c’est beaucoup, c’est pour soutenir le secteur agricole, mais admettons. Donc, tout le reste est superflu, tout le reste c’est pour le plaisir, les fêtes, les repas entre copains ou en famille.

  • Acheter de saison et local.

Fruits: Local, ça veut dire pas de bananes ni de clémentines, même si la Guadeloupe et la Corse sont en France. En plus, ces fruits génèrent des tonnes d’épluchures 1) que vous payez au poids, 2) qui saturent le seau de compost. Pas de framboises, même (surtout) si elles viennent de serres chauffées de la vallée du Rhône et sont présentées en barquette plastique. Donc en hiver, des pommes et des poires du coin. Si elles sont bio: vous ne les pelez pas, vous croquez les pépins, pas de gachis, tout est mangé, rien au compost. Si en plus vous réutilisez vos sacs de transport, zéro déchet.

Légumes, en hiver, des choux (anti-cancer), des poireaux, des patates, des oignons, des panais et autres topinanbours, des carottes et des navets. oui, je sais. Mais il y a de la sainteté au bout de tout ça.

  • ·       Pas de viande et moins de produits animaux

A mon grand regret, l’élevage pour produire des dérivés animaux comme le lait et les oeufs n’est pas plus vertueux que pour la viande: élevages en batterie, assassinats dans les mêmes conditions en abattoir, c’est pareil. Donc beaucoup moins de produits laitiers. Les yaourts sont inutiles, les fromages deviennent des plats de fête. Je ne crois pas que les apports en calcium à gogo soient bons pour les os, mais ça n’engage que moi. Huile ou margarine à la place du beurre pour cuisiner. Purée de graines à la place du beurre pour les tartines. Vos artères vous remercieront.

Les oeufs: les acheter à l’unité, en réutilisant la même boite en carton. Je me suis offert une folie; une boite à oeufs en plastique de nos grand mères, trouvée dans un vide grenier. J’essaie de diminuer au maximum ma consommation. Question, d’ou vient cette habitude de manger les oeufs par deux? 

Malheureusement, après avoir testé plein de choses, je trouve que les oeufs restent irremplaçables dans les pâtisseries.

Je ne dis pas qu’il faut manger seulement du riz et une poignée de légumes bouillis tous les jours à tous les repas. Quoique. Je dis qu’on peut simplifier énormément son alimentation quotidienne. Les aliments redevenus exceptionnels prendront une autre saveur, une clémentine deviendra une gourmandise, les repas au restau avec fromage ou dessert seront une fête.

  • ·       Céréales, farines, graines, pâtes complètes, etc : en vrac et  à volonté.
  • Payer moins cher.

Beaucoup de banques offrent des bons d’achat chez de grandes enseignes à prix réduit, par exemple à moins 5%: vous achetez en ligne un bon d’achat de 50 euros, vous ne le payez que 47,50 Cummulé avec la carte fidélité, ça fait une différence significative.

Les promotions: les supermarchés proposent des réclames, réductions et autres promotions à qui mieux mieux. Oui, si 1) vous tendiez justement la main vers ce produit, que vous utilisez de façon habituelle (huile, vos biscuits habituels). 2° si vous vérifiez le prix au kilo (ou au litre). Non, si votre seul incitation est la vue de l’affichette « trois paquets de n’importe quoi pour le prix de 2 »

Les magasins de déstockage: Pleins de n’importe quoi, à prix ultra cassé, un achalandage imprévisible au gré des livraisons. J’y passe parfois. 0n y trouve le pire (sodas à prix imbattable) et le meilleur (vécu): des sachets de 500g de graines de quinoa à un euro, parce que certains fuyaient… .

La classique fin de marché.

Too good to go: cette application permet de récupérer des invendus très bientôt périmés: dans mon expérience, la collecte est très variable en quantité et en qualité. Il faut en tout cas être en mesure de préparer, consommer ou congeler très rapidement votre butin.

Enfin, quand le frigo est vide, attendez un jour avant de refaire les courses; un repas soupe à l’oignon et pâtes fera patienter.

3. Bio ou pas bio?

Acheter du bio sert à 3 choses:

– faire savoir, avec le seul bulletin de vote qui intéresse vraiment les décideurs (votre carte bleue) que vous soutenez la démarche
– protéger la planète; par exemple, on a découvert très récemment, au début de ce XXIème siècle, que les insecticides pouvaient nuire aux abeilles #preneznouspourdesimbéciles. Les documentaires sur l’agriculture intensive (Arte) montrent que nos mono-cultures de maïs, vigne, et autre, n’ont rien à envier aux cultures de palmier à huile d‘Indonésie.
– diminuer vos apports quotidiens en pesticides, antibiotiques, perturbateurs endocriniens, métaux lourds et autres additifs alimentaires indésirables.

Pour la santé, le bio me parait indispensable pour:
– Les dérivés animaux, oeufs, lait, beurre, fromages et viande. Ceci d’abord pour éviter tous les traitements administrés aux animaux (hormones, antibiotiques) qui se retrouvent inévitablement accumulés dans les tissus. Pour ne pas avaler non plus toutes les hormones du stress que les animaux produisent dans de mauvaises conditions d’élevage et / ou quand on les assassine. Et enfin, pour ne pas faire entrer dans sa cuisine des bactéries multi-résistantes sélectionnées par les antibiotiques (renseignez vous sur la raison pour laquelle on javellise les poulets aux USA).

– Les fruits et légumes bio peuvent être consommés avec la peau . Je ne vois pas trop l’intérêt pour un avocat par exemple (pas très local mais c’est pour expliquer). En revanche, pour la majorité des fruits et légumes, on économisera et on diminuera les déchets en consommant la peau: pommes, poires, pêches, pommes de terre, carottes…  Pour les légumes feuilles, comme les salades, endives, poireaux, épinards,… ils sont composés majoritairement de cellulose, (exactement comme le PQ), et de quelques sels minéraux et vitamines; s’ils sont gorgés de pesticides, à quoi bon?

4. La gestion des aliments sans gaspillage

Selon votre mode de vie, vous pouvez avoir la possibilité de faire les courses plus ou moins souvent. A moins de vivre en rase campagne, et alors on a un potager, on a pas besoin de faire des stocks.

– Dans une grande ville, qui a besoin de 5kg de pâtes d’avance, ou de fruits et légumes qui perdent leurs vitamines dans le tiroir du bas? Pour moi les courses c’est épicerie et droguerie une fois par quinzaine, et frais deux fois par semaine.

Retournez les aliments entamés (melon, oignon, citron, concombre…) sur un couvercle de bocal, une coupelle ou une assiette: tranchez les droit et net et posez le reste tranche pour éviter que la tranche de section ne se fane et les odeurs dans le réfrigérateur, ceci sans utiliser de film étirable ni d’aluminium.



Stockez dans des bocaux en verre

5. Ne générez pas de déchets.

  • Recyclez les restes: 3 cuillers à soupe de purée remplacent la patate dans une soupe, des restes de légumes finissent très bien dans du riz ou des pâtes, et les graines dans une salade.

6. Epargner eau et énergie

– Lavez les légumes dans une petite cuvette, du plus propre au plus sale; la salade, puis les carottes puis les patates, puis arrosez vos plantes avec l’eau restante, par exemple.
– Faites cuire au feu minimum, avec un couvercle
– Essayez d’utiliser tous les étages du votre cuit vapeur.
– Sauf pour la patisserie, mettre les plats au four dès le début du chauffage

– Pour les pois chiche, haricots et autres légumineuses pénibles à préparer (trempage préalable, cuisson longue), préparez une grosse quantité à la fois et congelez conditionné en petits volumes pour un usage ultérieur.
– Souvenez vous que moins les légumes sont cuits, plus ils apportent de vitamines

7. N’achetez pas d’électroménager

On a inventé la gastronomie et la pâtisserie bien avant l’électricité.
A part un batteur pour mélanger vite et battre les blancs en neige, et un mixeur, rien n’est nécessaire, rien ne fait vraiment gagner de temps.
Essayez de faire vous même la cuisine sans robot, ça fonctionne aussi.
Si vous ne pouvez pas vivre sans gaufre ou sans raclette, empruntez.
Les cuit-oeuf, cuit-riz, etc, c’est de la blague sauf si vous tenez un restaurant chinois.
Si vous avez le temps, le talent, et la persévérance, la yaourtière et la machine à pain peuvent peut-être être amorties un jour.
Les vieilles cafetières increvables (elles) de nos grands mère font du café acceptable, à moins d’être un connaisseur.

8. Buvez de l’eau du robinet

L’alcool est un poison même à doses modérées. Le sucre est le poison des temps modernes. Le gaz ballonne. Les infusions pas bio sont pleines de pesticides, probablement. On déforeste pour planter des caféiers, et le café parcourt des milliers de kilomètres pour s’enrichir en aluminium quand il passe à travers votre cafetière dernier cri. Chaque boisson dans un distributeur, c’est un gobelet, sauf si vous avez toujours un mug dans votre poche. L’eau en bouteille est une catastrophe écologique, et les campagnes pour nous faire boire beaucoup, c’est pour nous faire acheter plein de bouteilles. Buvez de l’eau du robinet !

9. Privez vous de tout, mangez du riz comme un moine bouddhiste

C’est pour rire. Tout cela mis bout à bout, en oubliant les réclames qui nous font croire qu’on doit faire des repas de roi 3 fois par jour avec viande fromages, fruits et sucreries, sera un grand pas pour reprendre la maitrise d’un pan important de votre vie.

10. Attendez d’avoir faim pour manger !

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