Festival du voyage à Vélo, Vincennes 2023

Comme nos vélos veulent nous accompagner autour du monde, le 36e festival des voyages à vélo était une étape pour confronter nos rêves à la réalité des autres. Cette aimable manifestation est organisée tous les ans à Paris par l’association Cyclisme et Camping International.

Pendant deux jours, des voyageurs intrépides (et pas frileux) ont présenté leurs expéditions, plus ou moins longues, plus ou moins loin, la seule règle étant: camping et vélo. On rencontre aussi bien:

  • Le cycliste solitaire qui reprend sa Route de la Soie, au Kazakhstan où les visas l’avaient bloqué, pour traverser la Chine et le Viet Nam.
  • L’homme qui fait de tour de l’Irlande pendant ses vacances
  • Les parents qui entrainent leurs trois enfants jusqu’au Mali, le Petit Prince étant le prétexte à un voyage physique mais surtout initiatique. Quelle chance d’être capable d’élaborer puis de proposer un message de vie à ses enfants
  • Les parents qui partent avec bébé, je ne le souhaiterais à personne.
  • La retraitée qui a traversé l’Alaska, seule entre la neige, la boue, les camions et les ours. On apprendra au détour du magazine de l’association qu’elle n’était pas à son coup d’essai.
  • Le dessinateur un peu perché qui oublie un peu de parler de son voyage, mais qui nous éblouit par la rigueur de son trait et la délicatesse de ses aquarelles
  • Notre modèle, le couple de quinquagénaires qui file plein Est sur une des Routes de la Soie pour finir au Japon.

Un atelier carnet de voyage, où les encadrants bénévoles brillants décomplexent les participants. Une fois de plus , je m’émerveille de voir comment, avec les mêmes matériaux, les mêmes outils, chacun.e produit des choses si différentes. 

Voici des exemples d’oeuvres de nos encadrant(e)s, dont malheureusement je n’ai pas retenu les noms.

Un atelier écriture, brillamment animé par Gérard Bastide, et à la lumière de Nicolas Bouvier. S’y sont retrouvés écrivains reconnus, porteurs de tapuscrits, griffonneurs du soir à la frontale, une bloggueuse égarée, et même deux éditeurs. J’en retiendrai que chacun peut écrire et s’auto-publier sans dépendre d’un éditeur, puis installer son stand et vendre son oeuvre. Avant d’investir sur la bonne mine du cycliste, il conviendra donc d’ouvrir l’ouvrage.

A la buvette, se croisent toutes sortes de gens. D’abord, les voyageurs sus-cités, disponibles, encourageants, généreux de leur temps et de leurs conseils. Des aventuriers en herbe, qui ne savent pas tous que chaque route a été parcourue, chaque montagne a été gravie, chaque mer a été profanée. .. précisément par les anciens qui ont fondé l’association. Des jeunes femmes qui osent tout. Des rêveurs, des partants, des hésitants, des prétendants, des aspirants, des frugalistes, des planifieurs, des revenants, des aquarellistes, des bobos, des démissionnaires.
Des marchands de vélo, de cadres, de casquettes, d’habits fluo, de tricycles, de cadres, de bagagerie. Tout est magnifique, mais je me méfie beaucoup des matériels ostentatoires en voyage.

Il n’y a que deux cadreuses en France.

Ce festival a été un grand bol d’air pur dans notre hiver. Notre référentiel a été tout décalé: arrivés porteurs d’un projet irresponsable, nous sommes repartis avec l’impression que charger 30kg sur le vélo et partir, c’est la norme. 

Nous avons fait le plein de questionnements: poids du matériel, outils de réparation, météo, alimentation, apprentissage du turc avant le départ, outils numériques d’orientation, et, bivouac: un peu, beaucoup, pas du tout ?

Un grand merci à la CCI et aux très aimables bénévoles pour la qualité des films présentés, l’organisation et leur gentillesse.

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