Comment devenir indépendant pour voyager avant la retraite

J’ai quitté mon emploi salarié pour pouvoir voyager autour du monde 5 ans avant l’âge de la retraite. Voici le parcours qui m’a permis d’atteindre une petite indépendance financière en 10 ans, dont j’espère faire bon usage dès 2024.

Le projet de voyage autour du Monde

Comme beaucoup, on m’a appris qu’il fallait bien travailler à l’école, pour avoir un job intéressant et bien rémunéré.  On m’a aussi expliqué que les voyages, c’était pour les vacances. Et que la peinture, c’était un hobby. Et que pour le sport, la douée de la famille, c’était ma soeur.

J’étais disciplinée, je me suis installée confortablement dans le moule et j’ai appliqué le programme jusqu’à devenir cadre dans la santé. J’ai pensé qu’en vieillissant je m’habituerais à ces cinq semaines de congé payés par an:  une semaine au printemps, trois semaines en été, une semaine sacrifiée aux fêtes de fin d’année. Mais de voyage en voyage, ma bougeotte, loin de se calmer, n’a fait qu’augmenter.

A 50 ans, heure des premiers bilans, j’ai réalisé que, si je ne partais pas voyager libre autour du monde, je raterais ma vie. Et que la fenêtre s’ouvrirait entre l’autonomie de mes enfants et un inévitable burn-out professionnel. Soit entre 55 et 60 ans. Et à ce moment là, il faudrait être prête à partir, idéalement pour ne pas revenir.

Le point de départ financier

Longtemps,  j’ai considéré qu’en remboursant le prêt immobilier de ma résidence principale et en maintenant un petit fond de secours, j’étais une gestionnaire exemplaire. Je dépensais donc gaiement tout éventuel «excédent», en fringues, déco, babioles, sorties…

A partir de mes 50 ans, j’ai lu des magazines de finances pour particuliers, j’ai fait mes comptes, j’ai économisé, j’ai investi, j’ai gagné plus. Avec persévérance.

Faire un budget pour préparer un tour du monde

Il faut planifier comme en entreprise, en partant du but à atteindre.

L’objectif.

Un âge de départ moyen de 57 ans et demi (cf supra), pour moi, c’est septembre 2022. A partir de cette date je dois être capable de vivre à l’étranger en mode voyage, avec un train de vie  modeste, mais compatible avec mon grand âge et les habitudes de confort qui vont avec, du genre un lit, une douche et un repas à une table tous les trois jours. En compensation, sans obligation de retour, je ne serai jamais pressée, et en voyage plus encore, le temps, c’est de l’argent. J’ai estimé les besoins à 1500 euros nets par mois, soit environ 2000 bruts.

Plus on part tard, plus on a de temps pour épargner,  moins on a besoin d’argent pour tenir jusqu’à la retraite

Cet argent, ce gros tas d’argent, peut être mis dans une réserve (compte épargne) qui sera ponctionnée régulièrement, mais alors le système n’est pas pérène: danger si le voyage se rallonge, si le coût de la vie augmente, si l’âge de la retraite recule. Ce système n’est à recommander que pour une durée courte, quand on a toute la vie pour se refaire une santé financière derrière.

Cet argent peut être investi au fur et à mesure pour générer des revenus, idéalement pour couvrir la totalité des besoins, mais c’est difficile à obtenir en si peu de temps.

Enfin, on peut panacher les deux solutions, épargne et investissement.

Les économies au quotidien

Dans tous les cas, le seul levier, c’est d’économiser. Ca permet d’une part de mettre de l’argent de côté, d’autre part de s’habituer à vivre simplement.

Les champions du système s’appellent les frugalistes, et j’ai plusieurs années fait du frugalisme sans le savoir. Ces drôles de bêtes viennent des USA ou du Canada, elles ont en général de bons revenus. Elles portent une moustache, investissent plus de 50% de leurs salaires en vivant avec moins, pour un jour quitter la « rat race ».

On peut les confondre avec d’autres variants:

  • Les décroissants, agissent par idéal: pour une raison ou une autre, ils boudent le système capitaliste. En conséquence, ils n’ont pas de gros revenus, et n’ont rien à épargner pour se faire un avenir de rentier.
  • Les minimalistes, veulent le vide autour d’eux, et c’est vrai que le vide reste- pour l’instant – assez bon marché… sauf si on achète peu de très belles choses, une garde robe capsule, plein de bocaux en verre avec un bouchon en bambou, …
  • Les  radins ne dépensent rien parce que les oursins dans les poches ça fait mal et puis c’est tout.

On ne compte plus les sites pour accompagner l’économe débutant, et je ne résisterai pas au plaisir de vous faire des petits articles sur le sujet.

Les investissements pour développer des revenus.

Il n’y a pas 36 supports pour faire travailler son argent.

  • L’immobiler, en direct ou par des SCPI
  • La bourse
  • Les supports risqués, dont la définition varie d’une personne à l’autre, pour mon fils, les cryptomonnaies sont sûres, pour mon beau-frère ce sera plutôt le vignoble.

Tous les financiers sont en revanche d’accord pour dire que les livrets et l’assurance vie, qui ne compensent pas l’inflation, ne sont pas des investissements mais des supports pour l’épargne de précaution.

Préférant perdre mon argent moi-même plutôt que le faire gérer par un gestionnaire inconnu, j’ai opté pour:

  • L’achat d’un locatif et la mise en location de ma résidence principale le moment venu.
  • Un PEA, attention à l’ouvrir assez tôt: on peut retirer de l’argent sans ponction fiscale après 5 ans (restent les charges sociales)
  • Une assurance vie, comme ultime sécurité, pour prendre date sur un contrat, puisqu’on ne peut retirer de l’argent sans ponction fiscale que après 7 ans (restent les charges sociales)

Parallèlement, des livrets devraient permettre de compléter les revenus , le moins possible, et de faire face aux inévitables imprévus. 

L’auto entreprise pour être plus libre de voyager

Un burn out se profilant, j’ai développé une micro-entreprise pour pouvoir quitter mon emploi rapidement,  et pour accélérer mon épargne en attendant.
Bien m’en a pris, puisque aujourd’hui (spoiler) c’est ma principale source de revenu.

Devenir libre pour le grand départ

J’ai tenu mon programme d’éparge, soldé mes prêts immobiliers dans les délais. Comme prévu, l’objectif patrimonial était atteint en septembre 2022:  j’ai démissionné de mon emploi salarié.

Mais, je ne suis pas seule, je veux partir avec Chéri-chéri, qui lui quittera son emploi fin 2023. Me voici donc à l’attendre, vivant de ma micro-entreprise. C’est un énorme progrès, puisque me voici à peu près libre de mon emploi du temps; mais je suis financièrement très contrainte par le coût de la vie dans une grande ville.

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